La
Noblesse du Briançonnais
Un
texte de 1867 de M. Borel d'Hauterive
Le
Briançonnais, pays montueux et très-circonscrit, ne
mérite pas moins, malgré son exiguité, une
part importante dans l'histoire de la féodalité, par
la constitution spéciale de sa noblesse et par l'indépendance
de son régime municipal.
Accoutumés
à une vie dure et presque sauvage, les premiers habitants
des Alpes briançonnaises devaient être difficiles à
dompter et façonnés de bonne heure, sinon à
des idées, du moins à des habitudes d'une large liberté.
Aussi quand Jules César fit la conquête des Gaules,
il ne réduisit pas cette petite contrée en province
romaine, avec le reste du pays des Allobroges. Il avoue dans ses
Commentaires, comme le remarque Chorier (Hist. du Dauphiné,
t. I, p. 287), qu'il se borna à s'ouvrir un passage à
travers ces populations hostiles.
Le
Briançonnais continua donc de former un petit État,
composé de douze cités, sous l'autorité du
brave roi Cottius, qui donna son nom à cette partie des montagnes,
d'où on l'a étendu à toute la chaîne
des Alpes dites Cottiennes, depuis le mont Genèvre jusqu'à
la mer de Ligurie.
A
la mort de ce prince, ses Etats furent annexés par Néron
à l'empire romain, mais à titre de pays ami ou allié
et non de conquête; on leur laissa les plus grandes prérogatives
attachées aux municipes romains. Le peuple s'administrait
lui-même par ses élus, librement et sans l'intervention
de fonctionnaires étrangers. Tous les Briançonnais
payant un certain cens étaient membres de la curie, où
l'on procédait à l'élection des magistrats.
Lorsqu'au
temps de la décadence de l'empire, sous l'influence des invasions
des barbares, les institutions municipales disparurent complètement
dans le nord des Gaules et subirent de grandes transformations dans
le midi, l'indépendance et l'autonomie des Briançonnais
ne ressentirent que de légères atteintes. Ces Alpes
sont trop élevées, trop froides, trop stériles
pour séduire des envahisseurs. Elles ne pouvaient être
à leurs yeux ni la nouvelle patrie qu'ils rêvaient,
ni la terre promise que les chefs leur avaient fait espérer.
S'ils s'y arrêtèrent, ce ne fut pour eux qu'un séjour
temporaire, une sorte d'étape, d'où ils reprirent
plus violemment leur course vers le beau ciel de l'Italie, après
avoir levé quelques contributions, recruté quelques
auxiliaires.
Trois
ou quatre vaillants capitaines, venus au Xe siècle pour aider
à expulser les Sarrasins du Dauphiné, voulurent retenir,
à titre de récompense ou de bénéfice,
des portions de territoire. Ce furent les auteurs des maisons des
Allemans, des Audiffret, des Lombard, etc.; un d'eux, nommé
Arduin ou Ardoin, en latin Arduinus, originaire du Piémont
ou de la Lombardie, s'empara de biens situés dans le Briançonnais.
Mais le monastère d'Oulx s'opposa à cette spoliation
et réduisit ses envahissements à d'étroites
limites.
La
maison de Bardonnèche ou Bardonnenche, dont nous avons donné
plus haut la notice, et à propos de laquelle nous est venue
la pensée d'écrire le présent article, est
presque la seule qui paraisse avoir pu établir une juridiction
féodale importante dans quelques parties du Briançonnais;
mais ce fut surtout dans celles dont le versant regarde l'Italie,
et qui ont été cédées au roi de Sardaigne
par le traité d'Utrecht en 1713. Encore les seigneurs de
Bardonnèche ne s'appelaient-ils que coseigneurs et ne tenaient-ils
qu'en parerie du dauphin cette terre et les fiefs de Rochemolle
et Béollard, auxquels furent ajoutés Névache
en 1282 et la Bastie de Vallouise en 1284, par des actes d'inféodation
du dauphin Jean.
Ainsi,
tandis que la féodalité resserrait de plus en plus
le reste de la France dans son vaste réseau, le Briançonnais,
"ce pays, dit M. de Ladoucette, où la liberté
est indigène et vivace comme les mélèzes",
protégé par ses montagnes et sa pauvreté, sauva
son indépendance et son existence municipale. Si, pour éviter
ou terminer des dissensions intestines, ou pour se rapprocher du
régime qui dominait alors dans toute l'Europe, la petite
république des Alpes cottiennes se plaça, au XIe siècle,
sous la suzeraineté des dauphins, ce fut de sa propre volonté
et en sauvegardant ses franchises et ses libertés.
Lors
de l'inondation de 1249, les archives de Grenoble ayant été
détruites, le dauphin Guigues le Jeune voulut, pour prévenir
ou terminer toutes difficultés avec ses vassaux, obtenir
le renouvellement de ses titres, et faire procéder dans tous
ses Etats à des reconnaissances générales par
des enquesteurs, de 1260 à 1267. Il résulte des registres
relatifs au Briançonnais, que le dauphin qualifié
comte ou prince de ce pays avait plein domaine et seigneurie directe
sur toute la contrée. A peine quelques fiefs ou alleux étaient-ils
tenus en parerie par des coseigneurs ou des francs tenanciers. Tous
les habitants étaient ses hommes liges au même degré,
jouissant eux-mêmes des droits féodaux personnels,
tels que ceux de port d'armes, de chasse, de pêche, etc.
Humbert
II ayant voulu, en 1337, constater de nouveau ses droits, fit procéder
au dénombrement de ses vassaux, à l'inventaire de
ses propriétés et à de nouvelles reconnaissances.
Cette opération s'exécuta facilement dans presque
tout le Dauphiné; mais elle rencontra la plus vive résistance
dans le Briançonnais, dont les habitants craignaient de voir
toucher à leurs franchises ou priviléges. Les commissaires
du dauphin durent se contenter d'un recensement général
des vassaux et des propriétés. On retrouve l'analyse
d'une partie de ce travail dans l'inventaire des archives de la
chambre des comptes, dont il existe plusieurs copies manuscrites,
et un assez grand nombre des originaux font partie des archives
royales de Turin, par suite de la cession des vallées françaises.
Il
est à remarquer que le dauphin avait acquis par rachat, en
1332 , la plus grande partie de la seigneurie de Névache,
et par échange, en 1333, celle de Bardonnenche. Il se trouvait
donc presque seul suzerain en présence des communautés
briançonnaises, avec lesquelles il fut obligé de traiter.
Une
transaction solennelle intervint entre eux, le 29 mai 1343, en présence
de l'évêque de Grenoble, des membres du conseil delphinal
et de plusieurs autres personnages notables. Par cet acte, le dauphin
reconnut ou confirma des franchises de toute espèce, qui
emportèrent l'aliénation d'une partie de sa suzeraineté.
On a prétendu, pour l'expliquer, que les députés
du Briançonnais avaient habilement agi sur l'esprit d'Humbert
II par des présents d'argent; mais les larges immunités
dont avaient toujours joui le pays et l'esprit juste et même
pusillanime du prince, qui méditait déjà la
cession du Dauphiné à la France, durent être
des motifs bien suffisants pour une semblable transaction.
Presque
toute la portion féodale ou seigneuriale de l'autorité
du dauphin fut anéantie, et la partie administrative ou gouvernementale
qui lui resta fut exercée par les élus du pays, conjointement
avec lui. Aussi, en tête du recueil de leurs libertés,
ils mirent ce titre: "Cession et transport à perpétuité
aux communautés briançonnaises de tous les droits
féodaux, seigneuriaux, tailles, offices politiques et autres
qui appartiennent au Dauphin."Les droits personnels eux-mêmes,
tels que port d'armes, pêche, création de francs-bourgeois,
possession de fiefs et arrière-fiefs, passèrent aux
municipes et devinrent de véritables priviléges communaux.
II
n'y eut plus alors, au lieu de la taille, qu'un seul impôt
territorial, auquel participèrent également nobles
et roturiers. Si l'exemption de cette charge resta acquise à
quelques terres (il n'y en avait aucune de cette catégorie
dans les communautés de Briançon, de Château-Dauphin,
de Névache, de la Salle, de Servières, de Puy Saint-André
et de Saint-Chaffrey, au milieu du XVIIIe siècle. (Expilly,
Dictionnaire de la France, t. Ier, p. 849.)), ce fut au sol lui-même
et non à ses propriétaires qu'elle était attachée.
La fameuse maxime, "nulle terre sans seigneur", devint
une contre-vérité pour le Briançonnais.
Ainsi
l'oeuvre de destruction de la féodalité, qui ne commença
pour la France en général que sous Louis XI, par l'union
du Roi et de la bourgeoisie, qui se continua sous l'influence du
protestantisme au XVIe siècle, du despotisme de Richelieu
et de Mazarin au XVIIe siècle, et qui ne se termina que dans
les flots de sang de la révolution de 1789, était
donc, à cette dernière époque, accomplie depuis
plus de quatre siècles et demi dans les vallées briançonnaises.
Il ne faut donc pas s'étonner si, tandis que le reste du
Dauphiné donnait le signal de la révolution aux assemblées
de Romans et de Vizille, elles ne prirent part au mouvement que
pour s'y opposer et pour protester d'avance contre tout ce qui pourrait
être fait au préjudice de leurs intérêts
et de leurs priviléges. Ce n'était point par un esprit
de réaction, mais par la crainte de voir compromises les
libertés dont elles jouissaient depuis tant de siècles.
Si
en plusieurs circonstances la condition sociale des Briançonnais
paraît avoir été assimilée à celle
des autres habitants du Dauphiné, c'est qu'en prenant des
mesures générales pour toute la province, on avait
négligé de faire une exception pour ce petit pays,
ou que, par une tendance dont nous retrouvons plusieurs fois des
exemples, les Dauphins ou les rois de France cherchèrent
à le ramener au sort commun. Mais chaque fois l'autorité
du souverain rencontra une résistance avec laquelle on fut
obligé de composer et qui sortit toujours victorieuse de
cette lutte.
Quant
au service militaire, d'après les reconnaissances du XIIIe
siècle, tous les nobles du Dauphiné devaient à
leur seigneur suzerain des chevauchées ou cavalcades, cavalcata,
ainsi nommées parce que les gentilshommes servaient à
cheval, et les roturiers marchaient aussi tous en personne et à
leurs frais, mais seulement dans l'intérieur du Dauphiné,
sauf le cas d'une guerre delphinale.
Bien
plus avantagés encore, les Briançonnais, placés
sur les confins de la France et de l'Italie, au milieu de montagnes
presque inaccessibles, impraticables à la cavalerie et à
l'artillerie, furent chargés spécialement de la défense
de leurs marches ou frontières. Si on continua de les convoquer
aux chevauchées, ce fut pour les appeler à servir
dans l'étendue seulement du bailliage, au dehors ils ne fournirent
plus qu'un contingent de cinq cents clients entretenus à
leurs frais. La petite armée qu'ils formaient suivait le
drapeau de Briançon, Vexillum burgi Brianconnii, sous l'uniforme
militaire municipal.
Lors
de l'établissement en France d'une armée permanente,
d'un service régulier, les Briançonnais furent exemptés
du tirage à la milice, et les jeunes gens eux-mêmes
qui avaient quitté momentanément le pays recevaient
de la municipalité de Briançon une carte d'exemption
pour leur nouvelle résidence.
La
noblesse et la bourgeoisie faisaient ainsi le même service
militaire, et cet état de choses acheva de confondre les
deux classes, entre lesquelles s'était effacée déjà
toute ligne de démarcation par l'abolition du servage et
de la taille, l'extension de la qualité de francs bourgeois,
la soumission à l'impôt territorial. Deux opinions
se sont formées à ce sujet: l'une prétend qu'il
n'y eut plus de noblesse; l'autre, que tous les habitants du Briançonnais
étaient nobles. Cette dernière n'est pas mieux fondée
que la première, quoiqu'elle soit constatée authentiquement
par une ancienne annotation placée à la fin du grand
registre ou cadastre de Briançon, en ces termes: "Après
que le seigneur daulphin eust affranchi et ennobli les bourgeois
de Briançon."
Les
charges et les avantages féodaux ayant été
abolis, la noblesse du pays ne continua pas moins de subsister;
mais elle ne fut plus qu'une distinction honorifique et héréditaire,
appartenant à tous les rejetons des anciennes familles, sans
aucun intérêt pour elles de former un ordre social
à part.
Les
maisons nobles étant ainsi privées de leurs priviléges
utiles, les unes s'expatrièrent, comme les Bardonnenche,
qui descendirent dans le Trièves, comme les Emé (de
Marcieu), les Ambrois ou des Ambrois, les Ardouin, les Bérard,
les Bermond, les Bompart, les Borel, les Chabart, les Isoard, les
Monier, les Rochas (Aiglun), les Rous (de la Mazelière),
les Tholozan, qui se répandirent dans l'Embrunois, le Graisivaudan,
la Provence et le Lyonnais. Elles allèrent chercher un sol
où les avantages féodaux existaient encore; et où
l'on n'était pas en contact avec une population fière
de son indépendance et se prétendant aussi noble que
les gentilshommes.
Les
autres restèrent dans le pays, mais elles s'y confondirent
avec les bourgeois, qui jouissaient des mêmes avantages qu'eux,
et dont ils ne se distinguaient plus que par les souvenirs historiques
et par l'ancienneté de leur origine. Elles n'y étaient
tolérées qu'à la condition d'y taire et même
d'y dissimuler l'espèce de supériorité à
laquelle ils auraient pu prétendre. Il faut bien le remarquer,
ce ne fut pas la noblesse qui dérogea et descendit vers la
bourgeoisie; ce fut celle-ci qui s'éleva jusqu'à la
première et qui prétendit effacer toute distinction
de classe dans le pays. L'anoblissement y était proscrit
comme un attentat à la dignité et aux franchises de
tous.
En
1664, quelques Français obtinrent des lettres de noblesse
du roi Louis XIV, à l'occasion de son avénement. Jean
Prat, bourgeois de Briançon, fut de ce nombre. Mais cet anoblissement,
dont le pays n'offrait aucun précédent, souleva la
réprobation générale. La communauté
de Briançon se hâta de s'assembler et de formuler une
protestation pour empêcher que les lettres patentes fussent
entérinées. Vainement Jean Prat offrit de renoncer,
par une déclaration solennelle, à tous les avantages
nobiliaires dans le Briançonnais et de n'en user que hors
du pays. L'irritation de ses compatriotes fut telle que la foule
se porta devant sa maison pour la démolir. Il n'eut d'autre
moyen d'apaiser cette émotion populaire que de se désister
de ses lettres de noblesse et de les remettre aux consuls, qui le
firent débouter de leur entérinement par un arrêt
du Parlement de Grenoble du 8 mai 1645.
La
noblesse briançonnaise, décimée par les extinctions,
les émigrations et les fusions, n'eut donc aucun moyen de
se recruter pour remplir les vides. Le nombre de ses membres diminua
rapidement. L'Histoire du diocèse d'Embrun, par le curé
Albert, tome Ier, page 264, et celle de monseigneur Depéry,
page 530, parlant des familles nobles qui au XIIe siècle
étaient habituées à la salle, disent : "On
comptait en ce lieu les Bérard, les Gravier, les Jomard,
les Bompard, les Ardouin, les Monier, les Borel, les Rabi et beaucoup
d'autres." Si cette petite localité possédait
autant de noblesse, combien proportionnellement devait-il y en avoir
dans la totalité des vallées briançonnaises!
En effet, lors de la révision des feux de 1339, le nombre
des nobles qui y figurèrent ne s'élève pas
à moins de trois ou quatre cents. En.1519, le dénombrement
des maisons nobles du Dauphiné, fait par ordre de François
Ier, n'en signale plus que quinze pour le Briançonnais. Plusieurs
sans doute négligèrent de faire valoir des droits
qui ne leur offraient aucun avantage matériel. Mais, malgré
cela, le chiffre de quinze est si petit qu'il ne permet pas de révoquer
en doute que les rangs de la noblesse briançonnaise n'eussent
été largement décimés. Nous regrettons
de n'avoir pu retrouver l'original ou même une copie de cette
liste avec les noms.
"Depuis
cette époque, ajoute le curé Albert en 1783 (Histoire
du diocèse d'Embrun), ces familles se sont éteintes
insensiblement, ou elles sont allées s'établir dans
d'autres pays; de sorte qu'il n'y a plus guère d'autre noblesse
que celle qui consiste dans les sentiments." C'est pour cela
sans doute qu'en 1788 on n'a pas cru devoir convoquer à part
le corps de la noblesse du Briançonnais pour nommer un député
aux Etats de la province; mais il faut noter que ce fut M. Grand
de Champrouet, l'un des principaux nobles du pays, que l'élection
a choisi pour député suppléant du tiers état
à l'Assemblée constituante. Le régime municipal
et les franchises et libertés consacrées par la charte
de 1343, l'organisation de la milice, la répartition proportionnelle
de l'impôt, mis à la charge réelle des immeubles
par un cadastre rigoureux, expliquent suffisamment cette disparition
presque complète de la noblesse, sans qu'il soit besoin d'en
chercher ailleurs les motifs, comme l'ont fait quelques écrivains.
Le
dernier relevé détaillé des nobles du Briançonnais
parvenu jusqu'à nous étant celui de 1339, nous croyons
devoir publier ici celle de ces listes qui existent à la Bibliothèque
impériale.
La
plupart des familles y étant représentées par
plusieurs rejetons, nous avons mis à la suite de leurs noms,
afin d'éviter des répétitions inutiles, le nombre
des membres qui y ont figuré, et comme souvent l'orthographe
de ces noms s'y trouve sous des formes différentes, nous avons
adopté la plus générale et la plus usuelle.
Nobles
du bourg de Briançon portés dans le recensement
du 28 mai 1339 (Inventaire des archives de la chambre des comptes
de Grenoble, reg. du Briançonnais, f° 290): Alloys 3, André,
Atenolphe 3, Baile 5, Bardonnenche, Bérard 3, Béraud
2, Bermond 9, Bonnet, Chanoise, Charbonnel 6, Donné, Écrivain,
Garin, Grand 2, Gravier 2, Guibert 4, Guidian, Joffrey 4, du Jour,
Mouche, Nagy, Pons, Rage 4, Reymbaud 3, Reymond, Rodet 4, Rive 6,
Rougier, la Sale 5, Tholozan.
Nobles
de Château-Dauphin portés dans le recensement
de juin 1339 (Ibidem, f° 402): Aste 11, Baudouin 2, Bazon, Bérard
3, Bonnabel 4, Canal, Chaix, Chalmet 5, Fabry, Falcon 8, Fraise, Jansane,
Jarsoud 4, Laurens, Leydieu 2, Morel 3, Neyvard, Préclos 4,
Reynard, Rode 12, Romagne, Rouge, Rous 2, Susiane.
Nobles
de Queyras portés dans le recensement du 12 juin 1339
(Ibidem, f° 618): Albert 6, Armand 2, Bérard, Bertrand,
Chastel, des Combes 4, Donzel, Fenoul, Lençon, Martin 3, Molins
2, Niel, Odon 4, Queyras 7, Rage 2, Rambaud, Ribaud, Rostaing 2.
Nobles
de Queyrières compris dans le recensement du 28 mai
1339 (Ibidem, f° 674): Bermond, Brun, Daurelle 3, Daye 3, Giraud
2, Isoard, Laval 3, la Luzerne 4, Lençon, Montorcier.
Nobles
de Vallouise compris dans le recensement du 28 mai 1339 (Ibidem,
f° 820): Agnès ou Agnel 2, Baile 2, Bermond, Brun, Daurelle
3, Laye 3, Giraud 2, Laval 10, la Luzerne, Montorcier 3, Veneyrie
2.
A
ces listes de nobles compris dans les recensements de 1339, c'est
ici le lieu d'ajouter quelques nomenclatures de ceux qui ont prêté
hommage au Dauphin. En juillet 1332, à Briançon (Inventaire
des archives de la chambre des comptes de Grenoble, f° 182): Agnel
2, Auruce, Cézanne, Daurelle, Isoard, Laval 3, Montorcier,
Nenère, Rous; en 1334, à Bardonnenche (Ibidem, f°
5) : des Ambrois, Bardonnenche 26, Bermond 2, Chaix, Chatelard, Eaublanche
(en latin, Aquablanca) 2, Montfort, Névache, Ruffier, Vaulserre;
en juin 1334, à Vallouise (Ibidem, f° 741): Aste ou Asti
4, Beroard, Beto, Bonadone, Falcon, Morel, Rous 3;en 1364, Jean de
Aquablanca; en 1374, Humbert de Aquablanca, son fils (f° 14, verso);
en 1389, Antoine Tolozan; en 1394, Antoine Guiffrey (f° 188);
en 1413, Aynard et Louis de la Sale, Viet, Charbonel, Pierre Bérard
et Jean Joffrey (f° 196); en 1417, Guigues Athénolphe de
Prunières; en 1420, Guigues et Jean Borel (f° 261); en
1443, Michel et Antoine de Charbonnel; en 1452, Michel et Jean Rogiers;
en 1478, Beneyton , Gabriel et Perceval Ambrois ou des Ambrois (f°
31); en 1481, Peyron de la Luzerne (f° 364); en 1494, Jacques
de la Luzerne, fils de Peyron (f° 368); en 1530, Claudine Rochette,
fille unique de George Rochette d'Exiles (f° 489); en 1534, Jean-Louis
Agnan (f° 491); en 1541, Étienne et Jacques Baile (f°
370); en 1542, Aloix Ardoin; le 21 novembre 1549, Antoine Rous (Arch.
du marquisat de Saluces, à Turin); le 5 juillet 1555, Jean
Bermond (Inv. de la Chambre des comptes, f° 370, verso); le 7
juillet 1555, André Telmont; le 5 juillet 1570, François
Ferrus, maître aux comptes de Dauphiné (f° 569);
en 1577, Jean Borel, sieur de la Cassette (f° 569, verso); le
14 juin 1612, Claude, Jean, Guillaume et Urbain Mergnian (f° 790);
le 1er décembre 1616, Henri de Ferrus (f° 571); en 1618,
Bertrand Brunicard, fils de Guillaume (f° 573); en 1645, René
de Birague, prévôt d'Oulx; en 1684, Antoine et Raymond
Baile, frères (f° 397).
André
Borel d'Hauterive
(30 juillet 1812 - 16 mars 1896)
Fils
d'André Borel et de Magdeleine Victoire Garnaud, il est le
frère du poète romantique Pétrus Borel. Il est
un historien, généalogiste, professeur à l'École
des Chartes, puis conservateur à la bibliothèque Sainte-Geneviève.
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